samedi 29 novembre 2008

ENTRE LES MURS de François BEGAUDEAU

Pour les lecteurs de "Muze", F. Begaudeau est celui qui tient la chronique intitulée "Accro à mon héroïne" (ce mois-ci il s'intéresse à Cécile, le personnage de "bonjour tristesse" de F. Sagan).
Il est aussi l'auteur du livre qui a été adapté par Laurent Cantet (réalisateur du remarqué "ressources humaines")dans lequel il joue son propre rôle et qui a obtenu la palme d'or au dernier festival de Cannes : "entre les murs".



Ce texte est né du journal de bord tenu par l'auteur, dans lequel il a consigné un fait tous les jours d'une année scolaire.
L'objectif de l'auteur-enseignant : "Je ne voulais pas faire un essai sur l'école. Il fallait oublier ce que j'en pense, m'en tenir à la surface, au fait."
Objectif réussi mais qui en a décontenancé plus d'un !
En effet, l'oralité de la langue ainsi consignée à quelque chose de brutale pour certains, mais pour d'autres, elle devient un véritable outil de réflexion.

La classe se transforme en lieu de joutes verbales incessantes où le "prof" doit faire montre de tout son art de la dialectique. Les élèves quant à eux, ont réponse à tout et abusent du sophisme en totale innocence.
Les "murs" du titre sont bien sûr ceux de la classe mais également ceux de la salle des professeurs, toujours dans le même soucis de retranscrire le réel en parfaite équité.

A lire ou à voir ou les deux !



Stéphanie

jeudi 27 novembre 2008

DELIVREZ-NOUS DU MAL de Romain Sardou

Celà faisait longtemps que j'attendais un nouveau roman historique de Romain Sardou !
En effet je trouve qu'il n'est jamais aussi bon que dans ce style d'écriture.

Nous nous retrouvons à la fin du XIIIème siècle, au sud de la France et à Rome, en ce temps où l'Eglise était toute-puissante et faisait la pluie et le beau temps à tous les étages de la société.

Dans une paroisse isolée du Quercy, une troupe d'hommes en noir enlève brutalement un enfant, pendant qu'à Rome, Bénédict Gui, éminent enquêteur, est chargé de retrouver la trace d'un jeune homme employé au Vatican, lui aussi ravi par des hommes en noir...

S'ensuit une double enquête qui va nous conduire dans les tréfonds de certaines âmes soi-disant pieuses, mais en réalité totalement dévoyées, et qui ne reculeront devant rien pour mettre leurs idées malsaines en action.

J'aime beaucoup le style d'écriture de Romain Sardou dans ses romans historiques, il y mêle une langue très accessible et en même temps semée de mots moyen-âgeux qui se fondent dans le récit pour le rendre encore plus passionnant.
A mon avis, une réussite, après le tout premier de ses romans, "Pardonnez nos offenses".

Odile

mardi 25 novembre 2008

Be happy de Mike LEIGH

Profitant d'une séance de l'ACNE je suis allée à la projection de ce film de Mike Leigh qui reste à l'affiche jusqu'à ce soir au Mazarin.

Je me souviens d'un journaliste qui avait déclaré (lors de l'émission "le masque et la plume" sur France Inter)que Poppy, le personnage principal joué par Sally Hawkins était insupportable de bonne humeur et qu'on souhaitait la voir confronter à une catastrophe rien que pour voir comment elle réagirait et surtout si elle perdrait son sourire.

Après avoir vu ce film, je ne peux être d'accord avec ça !
Est-ce-qu'on ne peux se réjouir de la joie de vivre d'autrui sans désirer qu"'un truc moche lui tombe sur le coin du nez ?!!!
C'est compter sans Mike Leigh.

Plus qu'un film sur l'état émotionnel stable du personnage, c'est une oeuvre pleine de la même générosité et du désir de donner du bonheur autour de soi (souvenez-vous du titre "be happy" !)qui anime le personnage.
Attention, ce film n'est pas niais !

Poppy, institutrice décomplexée doit faire face, contrairement à ce qu'en a pensé la journaliste citée plus haut, à des rencontres, des imprévus du quotidien désagréables mais aussi à des situations difficiles et perturbantes (un de ses élèves est manifestement brutalisé dans sa famille).
A tout cela, elle oppose une vitalité souriante et communicative.

Je suis sortie en me disant que ce devait-être une chance de croiser une "Poppy".
A noter la scène du cours de flamenco proprement hillarante.
Plus d'infos sur ce film

Stéphanie.

samedi 22 novembre 2008

RED BRIDGE de M. et J-F. CHARLES

Après la beauté graphique et l'ambiance sensuelle d'"India Dream", voici "Red Bridge".

J-F. CHARLES abandonne le dessin et devient, en compagnie de son épouse, le scénariste de cette nouvelle série.
Exit la moiteur de l'Inde et bonjour l'automne 1963 dans le nord-est des Etats-Unis.

Ellie Miller, la quarantaine, représentant en parapluies revient dans son village natal où l'atmosphère faussement paisible va vite devenir étouffante.
Une série de meurtres a débuté et va continuer avec l'arrivée de cet ancien habitant qui va être mêlé à cette sale histoire.

Un dernier mot en ce qui concerne le dessinateur Gabrièle Gamberini.
Non, mieux qu'un mot, une planche !
Appréciez...



Stéphanie.

jeudi 20 novembre 2008

Ian MONK et Arezki MELAL à la bibliothèque

Jeudi 13 et vendredi 14 novembre dernier, nous avons eues le bonheur d'accueillir successivement deux auteurs qui animaient un atelier épistolaire avec une classe de 4ème du collège Claude Debussy de la Guerche.
Ce projet, inspiré de "on vous écrit une lettre" (issu d'un atelier mené en région parisienne par Alain Serres) a été mené par Marieke Joumier documentaliste passionnée et passionnante de collège, 5 professeurs (leurs matières respectives :arts plastique, langue et français) et les Mille Univers, éditeur et imprimeur à Bourges, tous cela dans le cadre des Futurs de l'écrit à Noirlac.

Les deux auteurs, Ian Monk et Arezki Mellal ont un univers et une façon de travailler très différents ce qui a fait toute la richesse de cette expérience.

Au terme de ces deux journées fort bien remplies, les collégiens ont mis en ligne dès le vendredi soir leurs productions sur un blog créé pour l'occasion et qui sera alimenté tout au long de l'année scolaire.

Peut-être même au détour d'un article croiserez vous les auteurs qui ont animés ces ateliers ;)

Stéphanie

mardi 18 novembre 2008

la vie secrète d'une bibliothécaire (8)

Les matins, sur la route, je croise un groupe de randonneurs à la sortie de la Guerche direction Apremont. Selon qu'ils sont avant ou après le panneau indicateur c'est que je suis plus ou moins en avance. Eux sont réglés comme du papier à musique !
Au début, je leur souriais (ben oui, on se croise tous les matins, ça crait des liens , non ?!)mais n'ayant aucun signe en retour, je me suis dit que j'avais l'air d'une conne à sourire comme ça dans ma p'tite auto.
Je reporte alors mon attention sur la musique :

Là je me dis qu'il est des habitudes réconfortantes, rassurantes.

J'aime bien croiser ce groupe le matin...
Allez, je vais retenter le sourire du matin !
Peut-être qu'en y adjoignant un léger mouvement de la tête...
:)

Stéphanie.

mercredi 12 novembre 2008

Chez Arlette ! (acte 2)


A noter aussi sur vos agendas, sur une sujet très différent (cf acte 1) :

mercredi 19 novembre Sam Braun, l'auteur de Personne ne m'aurait cru alors je me suis tu, paru cette année chez Albin Michel est de passage à Nevers.

Sam Braun a été déporté à Auschwitz, pendant près de quarante ans il n'en a parlé à personne, pas même à ses enfants, puis il a décidé de parler et d'écrire. Son ouvrage vaut bien sûr pour son témoignage sur les camps mais aussi pour la formidable sagesse, l'humanisme et la joie de vivre qu'il en a tiré.

Sam Braun parlera également des raisons d'un si long silence.
Ce sera donc le mercredi 19 novembre, à 19h, toujours à l'Insolite.




Stéphanie.

Chez Arlette ! (Acte 1)

La librairie le Cyprès vous invite à une soirée lecture, autour du roman d'Anne Delaflotte-Mehdevi, La relieuse du Gué (paru chez Gaïa) le vendredi 14 novembre à 19h, chez Arlette, brasserie l'Insolite rue Ferdinand Gambon à Nevers.

Bref résumé et mise en bouche du libraire :
Mathilde jeune diplomatique résidant à Paris décide de changer de vie pour exercer une passion et un art transmis par son grand père : la reliure. Elle installe son atelier dans une petite ville du sud-ouest, accompagnée seulement de son livre fétiche, et véritable viatique pour le quotidien, le Cyrano de Bergerac, dont les citations émaillent pour notre plus grand plaisir, le récit. Un inconnu, très beau bien sûr (!), lui laisse un ouvrage à relier, l'homme va mourir quelques heures plus tard laissant à la relieuse le soin de démêler le fil de l'intrigue : qui était cet homme, d'où vient ce livre rare et mystérieux, à qui est-il destiné ? L'intrigue est saisissante, bien menée, qui plus est, l'auteure brosse une galerie de portraits très attachants - en particulier les artisans et commerçants de ce bourg rural.

L'ouvrage offre de très belles pages sur l'art de la reliure, l'amour des livres, le plaisir de leur donner une seconde vie. D'ailleurs, l'auteure est elle-même relieuse, après avoir débuté une carrière de diplomate... Né à Auxerre La Relieuse du Gué est son premier, et très joli, roman.

Si vous aimez les histoires de livres mystérieux nul doute que ce texte vous plaira.

Stéphanie.

mardi 4 novembre 2008

joyeux anniversaire !


Ça y'est, notre blog fête ses 1 an !

Mais...Que vois-je ?!!! Nous venons également de dépasser (tout juste mais quand même) les 1000 visiteurs !

Un an... Ça passe super vite.

En tous les cas, c'est toujours avec autant d'enthousiasme que nous postons, pour vous faire partager nos lectures et notre quotidien de bibliothécaire.

N'hésitez pas à nous laisser vos commentaires, réactions, suggestions car ce sera avec grand plaisir, qu'à notre tour nous vous lirons :)


Stéphanie.

lundi 3 novembre 2008

LES EMPREINTES DU DIABLE de John BURNSIDE

Je suis sûre que vous connaissez ça : vous lisez, ou tout du moins parcourez les mots d'une page, sans pour autant que ceux-ci ne revêtent aucune signification pour la simple et bonne raison que vous êtes ailleurs, vous pensez à autre chose !
C'est ce qui m'est arrivée à plusieurs reprises au début de ce livre.

En général, c'est plutôt mauvais signe et souvent annonciateur du fait que vous allez en abandonner la lecture (pour ceux qui, comme moi, mettent en application le troisième principe des "droits imprescriptibles du lecteur" exposés dans COMME UN ROMAN de Daniel PENNAC).

Et bien non ! Allez, un peu de concentration !

Au final, c'est un livre envoûtant où le mal, comme son titre le présuppose, rôde sans jamais montrer son vrai visage.
Un texte qui s'ouvre sur une image forte : un village se réveille sous une couverture de neige. Seules quelques curieuses traces (que la légende propagera être les empreintes du diable) viennent en troubler son immaculée couche.
Le livre se terminera d'ailleurs par cette même image, à cette seule exception prête c'est que, comme toute une histoire vient de se dérouler, cette scène ne vous apparaît plus de manière naïve. Elle prend tout son sens.

Et cette histoire, c'est celle d'un homme, Michael, qui mène une vie pouvant paraître ordinaire mais que pourtant, la peur et la culpabilité rongent.
Un fait divers va faire ressurgir celles-ci et le fera sortir de sa léthargie.

Stéphanie