D'abord, il y a la couverture...un profil magnifique de femme noire, les cheveux comme soufflés vers l'arrière par un vent puissant, le visage serein, les yeux fermés...
Puis, il y a Josephine Linc. Steelson, négresse depuis presque cent ans...Se levant un matin comme d'habitude, elle "sent" la chienne arriver, une tempête d'une violence jamais vue en Louisiane.
Il y a Keanu, fonçant dans sa voiture en direction de La Nouvelle Orléans, alors que tout le monde se précipite en sens inverse, pour la quitter après l'annonce de l'ouragan.
Il y a Rose, qui ressort du tribunal sans pension pour son enfant, au grand soulagement du père de celui-ci.
Il y a le Révérand, qui prépare son église à recevoir l'afflux de réfugiés qui va bientôt se ruer à l'abri.
Il y a la prison du comté, peuplée d'hommes durs et impitoyables.
Il y en a d'autres encore, quand arrive cette tempête jamais nommée dans le livre, mais restée dans toutes les mémoires.
Les vies de tous ces gens vont être bouleversées, dans tous les sens du terme, les uns vont se muer en êtres sans foi ni loi, les autres vont devoir prendre leur destin à bras le corps...
Et dans ce marasme apocalyptique, il y a la figure emblématique et magnifique de Josephine, qui reste debout, négresse envers et contre tout, et revendiquant cet état de toutes ses forces.
Ce livre de Laurent Gaudé est au moins aussi fort et évocateur que "le soleil des Scorta", il est beau, envoûtant, prenant,lumineux.
Je crois que c'est mon préféré, je l'ai lu en deux fois, impossible de le laisser trop longtemps, il m'a kidnappée !
Odile
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