vendredi 29 août 2008

BAGUETTES CHINOISES de XINRAN

L'auteur, dans une interview, a déclaré ne pas savoir écrire de roman.
A la lecture de ce livre on comprend qu'elle utilise ses rencontres ou souvenirs de journaliste radio (elle y animait une émission qui recueillait les confidences des femmes chinoises) pour créer et faire évoluer ses personnages dans son récit.

De trois jeunes femmes qu'elle a rencontré et qui révèlent des similitudes dans leurs parcours (la migration campagne-ville), elle en fait des soeurs dans son roman.
Celles-ci sont les trois filles d'une famille qui en compte six.
Dans leur village, leur mère est considéré comme une ratée du fait de son incapacité à engendrer des garçons et le père se sent humilié. Il ne cesse alors de répéter que les femmes sont "comme des baguettes : utilitaires et jetables" alors que les hommes, eux, sont "les poutres solides qui soutiennent le toit d'une maison".
Ce point de vue explique de fait que nos trois soeurs ne portent pour prénom que des numéros.

Trois, cinq et six vont gagner la ville avec pour détermination de "montrer à tous ces villageois, qui est une baguette et qui est une poutre!".

C'est écrit non comme un pamphlet sur la condition féminine dans les campagnes chinoises mais plutôt comme un conte.
C'est plein d"humour et le récit est truffé de dictons qui feront votre bonheur.

A lire sans hésitation !

Stéphanie.

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